Présentation

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Un peu d’histoire

Jeune parisien j’ai découvert le fandom au début des seventies. Ma croisière dans les Terres de l’Ailleurs se poursuivait paisiblement, au moyen des superbes ouvrages du CLA [1], de la collection Angoisse au Fleuve Noir, de l’incontournable revue Fiction et de sa petite sœur, Galaxie. Et puis un jour, c’était au Drugstore Opéra, nouvelle découverte de taille : la revue Horizon du Fantastique, superbe publication mêlant fictions, études, interviews, et ne dédaignant pas à l’occasion faire une incursion de « l’autre côté des choses ». Une suite en quelque sorte à la revue Planète qui n’avait pas survécu à la fin des sixties, mais plus marquée SF-Fantastique.

Et c’est dans cette revue où j’ai entendu parler pour la première fois de la small-press. Des productions très confidentielles, difficiles à se procurer, car éphémères et souvent gérées avec amateurisme par des fanéditeurs s’évanouissant mystérieusement. Je me souviens de mon émotion à la réception de mon « premier fanzine ». C’était Nyarlatothep, un zine lyonnais de grande qualité, truffé de fictions signées d’auteurs dont quelques-uns allaient devenir célèbres, et proposant des dossiers sur mes « admirations » de l’époque.

Autres productions de légende, celles des Éditions de L’As, animées par Alain Scholokoff qui allait par la suite devenir le grand timonier de l’Ecran Fantastique. Une cascade de petites revues ronéotées (l’ordinateur personnel n’était pas encore sur tous les bureaux et internet n’était pas né), traitant du cinéma d’épouvante bien sûr (L’Écran Fantastique, préversion de la célèbre revue, ainsi que Métaluna), d’érotisme et de fantastique (Crépuscule), d’horreur (Macabre), voire d’ésotérisme (Astarté). Il ne manquait que le jeu de rôle pour que la panoplie soit complète, mais il est vrai qu’il était encore en train de naître aux USA avec Papy Gigax !! [2]

Sinon ? Une floraison de publications hétéroclites commençait à inonder le « marché » underground avec lequel je prenais contact. Je me souviens de Zine-Zone et de Schtroumpf pour la BD, d’Aldebaran pour la SF, ou encore de Cyclope pour le cinéma fantastique

Du jeu de rôle

 Les amis de ma génération me disent souvent : Ah, si j’avais 20 ans aujourd’hui, je me mettrais certainement au jeu de rôle ! Eh bien moi je m’y suis mis, aidé par Nicolas, mon fils et premier lieutenant, même si les 20 ans n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Et ce fut assurément une nouvelle découverte ! Premier contact au milieu des années 80 par la série Les Livres dont vous êtes le Héros. Et puis une descente en flèche dans Donjons & Dragons et ses multiples facettes. Avec bien entendu, pour relever la sauce, une consommation immodérée d’Appel de Cthulhu [3].

Bilan provisoire ? Un excellent divertissement, extrêmement stimulant pour l’imagination. Nous avons passé des heures à élaborer notre propre univers, à en dresser la cartographie, à inventer son histoire et ses religions. Ce n’est pas plus idiot que de passer son temps au bistrot, non ? Et puis aussi, une distraction de qualité qui s’inscrit en droite ligne dans les univers imaginaires proposés par la littérature. Quelle merveilleuse technique pour prolonger ses lectures favorites que le jeu de rôle ! J’ai arpenté les rues de Lankhmar (Fritz Leiber), rencontré Elric le Nécromancien (Mickael Moorcock), fouillé dans les rayons de la bibliothèque de l’Université de Miskatonic (Lovecraft).

Certaines productions rôlesques sont du reste d’une telle facture qu’elles deviennent vite indispensables aux amateurs de littérature, mêmes non-joueurs. Je pense bien entendu aux fans de Lovecraft qui ne peuvent ignorer les suppléments édités par Chaosium-Descartes sur les univers du Maître. Tout y est, des précis de géographie (lovecraftienne !), des encyclopédies sur les divinités du Mythe, des scénarios qui reprennent les nouvelles célèbres et les prolongent….. Et je pourrais dire la même chose d’autres univers fameux, comme ceux de Conan, d’Ambre, du Seigneur des Anneaux, etc.

Bref, je suis dans ce domaine pour le mélange des genres. L’Imaginaire est un tout, et littérature, jeu de rôle et cinéma se répondent….

Action

Le passage à l’acte, c’est-à-dire l’entrée dans le fandom actif, se fera de façon tout à fait naturelle. Il est vrai que j’étais hanté, depuis mon plus jeune âge, par un sentiment bizarre : mais suis-je vraiment « normal » pour m’intéresser à ce genre de matière ? Or la small press venait de me prouver que je n’étais pas seul au monde, loin de là !

 

Un premier essai, sous forme de private joke, en 1987, avec la sortie de l’Œil du Sphinx. On venait de nous offrir un superbe ordinateur TO9 (l’ordinateur personnel est enfin arrivé !), et avec Nicolas, nous avons décidé de sortir une petite publication familiale. A la vérité, il s’agissait plus d’apprendre à se servir de cette machine fantastique pour nous à l’époque que de faire un fanzine à proprement parler. Deux exemplaires ont vu le jour, et je n’ose pas les montrer !

Et puis, fin 1989, nous changeons de machine en faisant l’acquisition d’un Amiga 2000 flambant neuf. Nouvelle initiative, sous l’impulsion de Nicolas, réaliser un zine aux couleurs lycée, qui serait centré sur le jeu de rôle et les jeux sur ordinateur. Après une séance de brain-storming passionnée, le titre est trouvé : Dragon (de Donjons et Dragons) et Microchips (allusion bien sûr à l’informatique). Un titre qui soit dit en passant a de remarquables facultés d’adaptations puisque plus tard, il sera interprété comme fantastique (Dragon) et SF (Microchips) ! On n’y avait pas pensé à l’époque.

Deux numéros sortent sous cette philosophie première, avec déjà de courtes notules sur les zines que je lisais et, dans le numéro 2, un premier article sur l’Archéologie du Fandom.

Et puis, ce qu’il devait arriver arriva. Nicolas devint moins disponible en raison de ses études, et comme je n’avais pas envie d’arrêter, je pris les choses en main à partir du numéro 3. Avec une idée en tête, assurer en quelque sorte la suite des efforts de Jean-Jacques Nguyen qui venait de jeter l’éponge et abandonner son Courrier d’Arkham consacré à l’écrivain de Providence. La lovecraftiana française devait continuer à vivre, et je me sentais très motivé par cette aventure, sans m’interdire bien sûr d’aller picorer dans les autres terres de l’Ailleurs.

Le problème — classique lorsqu’on lance un zine — était de se faire connaître pour « attirer » de jeunes auteurs et recevoir des nouvelles. Ma méthode fut radicale. Quelques mots publiés dans le courrier des lecteurs de mai 1992 de Ecrire Aujourd’hui [4], pour annoncer notre entreprise et faire savoir que nous recherchions des fictions à caractère fantastique. Le résultat ? A mon retour de vacances en août de cette année, des tonnes de courrier m’attendaient (et j’exagère à peine). Et dans cet amoncellement de papiers, des textes d’excellente qualité de collaborateurs devenus aujourd’hui professionnels.

L’étape suivante sera tout aussi logique : canaliser tout ce foisonnement au sein d’une association.

L’Œil Du Sphinx et les Terres de l’Ailleurs

Notre association travaille sur les Terres de l’Ailleurs d’une double façon. Elle cherche à explorer le domaine des parasciences (ufologie, parapsychologie, cryptozoologie, histoire mystérieuse, mythes et légendes, ésotérisme)… dans un esprit fortéen, c’est à dire sans croyance béate, mais sans scepticisme exacerbé. Elle a aussi pour but la promotion des littératures de l’Imaginaire (Science-Fiction, Fantastique….) et, de façon corollaire, de toutes les formes d’art se rapportant à ce genre. Dans sa démarche, l’association cherche tout particulièrement à encourager les nouveaux créateurs et à leur offrir de premiers débouchés. Elle cherche également à ressusciter des auteurs talentueux injustement oubliés ou des littératures méconnues. Pour ce faire, elle anime diverses publications. Elle organise parallèlement des colloques, conférences, voyages, rencontres avec le monde de l’édition.

L’ODS a pris le statut d’association en 1995 ; mais elle existe de fait depuis 1989, soit depuis 25 ans. Nous avions du reste fêté dignement, en octobre 2009 à Paris, le « passage de la double décade », un anniversaire important dans la mesure où il a témoigné, au travers de la durée, de la solidité de notre démarche.

L’ODS est en fait un bouillon de culture regroupant tous les passionnés des Terres de l’Ailleurs qui cherchent à faire partager leur sensibilité ; les anciens (le plus âgé qui n’est autre que Claude Seignolle) épaulent les plus jeunes, les talents se complètent (écriture, dessin, photo et nouvelles technologies), les frontières se dissolvent (fantastique, science-fiction, poésie, jeu de rôle, ufologie, sciences, ésotérisme…), les nationalités se mélangent (français, belges, suisses, américains, canadiens, australiens, roumains, anglais…) et les projets explosent… Nous sommes aujourd’hui, pour être précis, une bonne centaine de membres actifs.

Nous organisons de surcroît des rencontres régulières et de nombreux événements : participation à des conventions, visite de sites inspirés (Gisors et les Templiers, les Carpates et Dracula, le Providence de Lovecraft, Cracovie et la Kabbale, Prague et le Golem, le Loch Ness et son monstre, Rennes-le-Château et l’abbé Saunière, etc.), réception d’un écrivain (Philippe Curval, Jean Robin… ), participation à un atelier d’alchimie, soirées cinéma ou vidéo, etc. Nous intervenons régulièrement à la radio (Radio Libertaire, Radio Enghien, France Culture, Ici & Maintenant, Bob…) sur de nombreux thèmes ayant trait à nos auteurs favoris (Lovecraft, Bergier, Limat, Moselli….) ou à nos sites de prédilection (Glozel et les écritures, Rennes-le-Château, Stenay et les Mérovingiens… )

 

L’ODS, UNE MAISON D’EDITION

Nous fonctionnions, à l’origine, par le biais de publications dites de « small press », avec des tirages de l’ordre de 200 exemplaires qui s’organisaient autour de nombreuses séries dont les deux majeures étaient :

Dragon & Microchips (fantastique, SF).

Murmures d’Irem (mythes et légendes, tradition et ésotérisme).

(ces publications sont reprises progressivement sous forme d’ebook

Nous avons créé, en 2000, une structure parallèle, Les Éditions de L’œil du Sphinx, une SARL au capital de 15.245 €. L’idée était ici de réunir suffisamment de capitaux pour assurer un débouché de qualité aux meilleurs de nos talents. Nous travaillons à notre rythme, celui d’amateurs éclairés. Nous avons ainsi publié plus de 100 ouvrages, de la poésie (Fantasmique et Faërie de notre benjamine Julie Proust Tanguy), des anthologies de nouvelles (Science-Fiction, Fantastique décadent, lovecratiana), une étude sur la magie (L’Art Obscur de Jean-Luc Colnot), de nombreuses études sur les grands maîtres de l’Imaginaire (Bergier, Seignolle, Verne, Limat, Lovecraft & Jean Ray, Robert Howard, Clark Ashton Smith, Sherlock Holmes, Moselli, Richard Bessière). Une collection, Serpent Rouge, est dédiée aux mystères de Rennes-le-Château. Une autre, la Bibliothèque Heuvelmansienne, est consacrée aux travaux de père de la cryptozoologie. De nombreuses revues complètent notre catalogue : La Gazette Fortéenne (étude des phénomènes étranges), Historia Occultae (ésotérisme et occultisme), Wendigo (littérature fantastique).

La dernière pièce à l’édifice sera début 2014 la reprise de la marque Edite, suite à la liquidation de cette dernière maison d’édition. Je connais depuis longtemps Jean-Christophe Pichon, qui était sur un chemin parallèle au nôtre. Nous avons décidé de conjuguer nos talents, et l’ODS conservera un certain nombre de titres de sa société, tout en poursuivant divers projets qui étaient en cours. D’ores et déjà (juin 2014), nous avons publié 6 ouvrages sous nos deux logos, dont Le petit métaphysicien illustré de Jean-Charles Pichon.

 

DES LIBRAIRIES ASSOCIES, L’ATELIER EMPREINTE & MUTUS LIBER

Laissons la parole à Nicolas :

Je me souviendrai longtemps de cette soirée de juin 2003. Mon père, Philippe Marlin, explorateur infatigable des Terres de l’Imaginaire, rentrait d’un colloque organisé par l’une de ses nombreuses associations invraisemblables. Celle là avait pour nom l’Association pour la Restauration de la Tombe de Bérenger Saunière (ARTBS), dédiée à une très grande cause, puisqu’il s’agissait de remettre en un état décent la sépulture du curé de Rennes-le-Château ! Une opération, on le verra par la suite, qui connut un dénouement inattendu. Mais là n’est pas le propos. Il était à la fois excité et effondré : « Tu te rends compte, Sonia met en vente sa librairie, l’Atelier Empreinte ! ». Je compatis volontiers à cette terrifiante nouvelle. Et lui de continuer : « Tu comprends, Rennes-le-Château sans Sonia, c’est un peu comme Rhedae sans les wisigoths !  ». Et, argument définitif : « Dommage que je n’aie pas encore l’âge de la retraite, sinon, je foncerais…. ». Je crois que c’est Céline, ma compagne, qui la première a réagi : « Mais tenir une librairie, moi c’est mon rêve ! ».

Il est vrai qu’avec Céline, nous étions déjà plongés dans de nombreux projets paternels, que ce soit l’Association l’Œil du Sphinx (AODS) dans laquelle j’exerçais la fonction de webmaster ou la SARL Les Éditions de l’Œil du Sphinx (EODS) pour laquelle ma compagne effectuait divers travaux de mise en page (PAO). Et cette idée, ma foi…….. Passionné par l’informatique et internet, grand adepte des littératures de l’Ailleurs et secrètement tiraillé par l’envie d’avoir à gérer un projet culturel bien à moi…… Si j’y ajoute la perspective de quitter Paris et d’aller vivre au grand air…… Notre petite fille, Clémentine, du haut de ses deux ans, semblait alors me faire un sourire complice.

L’Atelier Empreinte est une véritable institution castelrennaise. La librairie, dédiée aux mystères de l’abbé Saunière et aux sujets connexes, n’a pas d’équivalent mais de pâles copies, car depuis la sortie d’un certain roman américain le commerce est devenu florissant sur notre Colline Envoûtée. Un concept tout à fait original, créé par Sonia Moreu et Alain Feral en mars 1986, enrichi par la suite par Torkain avec un site web de référence (www.renneslechateau.com) et une librairie virtuelle au service de tous les saunièrologues du monde entier (www.atelier-empreinte.com). Et ils sont nombreux, comme j’apprendrai à le découvrir. Je dois ici tirer ma révérence à Sonia, dont le charme, doublé d’un véritable talent d’entrepreneur, a su tisser un réseau de relations confiantes et fidèles. Reprendre une institution respectée et en pleine santé me semblait, lors de nos conversations nocturnes avec Céline, placer la barre vraiment très haut. Mais quelques dîners partagés à Montazels avec la tenancière du lieu eurent vite fait de faire fondre la glace et nous mettre en confiance. Il est vrai que Sonia, outre le fait d’être une excellente libraire, est une cuisinière hors pair dont les daubes longuement mijotées vous font….. craquer. Elle tient du reste aujourd’hui avec Torkain un gîte rural dans l’Ariège dont la table (d’hôte) n’est pas le moindre des intérêts (http://www.chambre-hotes-ariege.com/). 

UN LIEU, RENNES-LE-CHÂTEAU

On l’aura compris, nous sommes tombés sous le charme de la Capitale de Tous Le Mystères. Mais de quoi s’agit-il ?

L’affaire de Rennes-le-Château et de son curé aurait dû n’être qu’un simple fait divers local, aujourd’hui totalement effacé de la mémoire collective. Et pourtant…

Bérenger Saunière est né à Montazels, petite bourgade audoise, en 1852. Issu d’une famille nombreuse, il fera ses études au grand séminaire de Carcassonne avant d’être ordonné prêtre en 1879. Après un vicariat à Alet-les-Bains, il prendra en charge la minuscule paroisse du Clat avant d’être affecté à Rennes-le-Château en 1885. Il y trouve une église et un presbytère en fort mauvais état et toute son œuvre sera de restaurer les lieux de culte, et, au-delà, de créer un magnifique domaine avec villa (Béthanie), tour néo-gothique (Magdala) et de beaux jardins. Avec évidemment une question restée sans réponse totalement satisfaisante, et donc génératrice de mystère : quels moyens de financement  ont été utilisés par le prêtre ? Il a été largement prouvé que l’abbé du village était passé maître dans l’art de la sollicitation de dons, notamment auprès d’ouailles généreuses de sexe féminin. Il a été également démontré qu’il se livrait sur grande échelle a du « trafic de messes », ce qui lui vaudra d’ailleurs de sérieux ennuis avec son évêché, le conduisant à la « suspence ». La rumeur voudra aussi que lors de travaux menés dans l’église (et ailleurs), il ait mis la main sur des documents historiques de valeur et sur quelques objets précieux.

Quoi qu’il en soit, et même en se tenant à l’hypothèse la plus simple (dons et trafic de messe), dans l’impossibilité où il était d’avouer ses sources illicites de revenus, l’abbé Saunière se verra très vite qualifier de « découvreur de trésor » par un entourage dérouté par son train de vie. Il décédera en 1917, laissant une fidèle servante, Marie Denarnaud, entretenir la mémoire d’un curé ayant fait une incroyable découverte. Ce qui n’empêchera cette dernière, dans un profond dénuement, de mettre en viager le domaine de l’abbé dont elle avait hérité. Elle décédera en 1953, et les nouveaux propriétaires, la famille Corbu, ouvrira un hôtel-restaurant dans le Domaine, « La Tour ». Et c’est à partir de là que va se développer le Mythe. Pour attirer la clientèle, Noël Corbu enregistre une bande magnétique racontant l’histoire de l’abbé Saunière qui aurait mis la main sur le trésor de Blanche de Castille. La presse locale s’emparera de l’affaire en janvier 1956 en publiant plusieurs articles à sensation, prélude à de nombreux ouvrages dont le point d’orgue sera L’Or de Rennes de Gérard de Sède édité en 1967.

Voilà pour ce qui est de la première couche, celle dite du trésor de l’abbé Saunière. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Un personnage bizarre, Pierre Plantard, arpente la région et, en compagnie d’un comparse tout aussi curieux, Philippe de Cherisey, se met à rédiger de vrais-faux documents qu’ils déposent à la BNF. Ces documents développent une étrange thèse : la lignée mérovingienne ne s’est pas éteinte, elle aurait fait souche dans le Razès et le fils de Dagobert II serait enterré à Rennes-le-Château. Pierre Plantard serait le dernier descendant de cette lignée. Plus fort encore, ils laissent entendre que la filiation mérovingienne pourrait être d’origine divine et qu’un ou plusieurs tombeaux sacrés seraient enfouis dans la région. Jésus ? Marie-Madeleine ? Leur descendance ? Un secret protégé par une mystérieuse organisation, Le Prieuré de Sion, sur fond de parchemins à déchiffrer, de pierres tombales énigmatiques et de décorations codées dans l’église du village. Il est vrai que la technique du « message secret » est très présente dans cette phase de l’affaire et l’énigmatique ouvrage de l’abbé Boudet, confrère de Saunière en charge de la paroisse de Rennes-les-Bains, sera présenté comme recelant la clef du secret  (La vraie langue celtique ou le Cromleck de Rennes-les-Bains). Gérard de Sède sera plus qu’influencé par ces thèses pour la rédaction de son ouvrage puisque 66 % des droits d’auteur reviendront à Pierre Plantard.

Cette seconde couche, de nature sacrée, sera reprise et popularisée par L’Énigme Sacrée de Lincoln, Baigent et Lee (1982) puis, plus récemment par Dan Brown avec Le Da Vinci Code (2003).

 

Aujourd’hui…

[1] Aux éditions Opta

[2] Créateur de Donjons & Dragons.

[3] Jeu lovecraftien

[4] La fameuse revue nantaise de l’écriture à l’époque.